Treize communautés chrétiennes ont été attaquées dimanche : violence contre les chrétiens, menaces, dépôts de plaintes pour conversion forcée et lieux de culte vandalisés.
Dimanche 3 octobre, les chrétiens indiens ont subi une « journée noire » : 13 attaques contre leurs communautés ont été enregistrées. Un nombre record de violence révélé par la Commission pour la liberté religieuse de l’Evangelical Fellowship of India auprès de l’Agence Fides.
Les chrétiens ont été attaqués alors qu’ils étaient réunis pour prier. En criant au dieu hindou Ram, les assaillants ont frappé les fidèles, y compris un enfant âgé de 12 ans, et vandalisé plusieurs lieux de culte. Des plaintes pour conversion forcée ont également été déposées contre plusieurs pasteurs.
À Roorkee, 500 extrémistes ont fait irruption dans une salle où 15 fidèles étaient rassemblées. L’un des chrétiens attaqués est dans un état critique. Pour A.C. Michael, le coordinateur national du United Christian Forum, « c’est le résultat des déclarations irresponsables de certains individus et groupes politiques et sociaux qui incitent à la haine religieuse ».
« Ces personnes diffusent une propagande infondée et mensongère selon laquelle les chrétiens procèdent à des conversions religieuses par des moyens frauduleux, allégations qui ont été démenties à plusieurs reprises par les tribunaux. Je tiens à souligner qu’à ce jour, aucun tribunal n’a jamais jugé un chrétien coupable de convertir quelqu’un par des moyens frauduleux. »
Footage from inside the church- pic.twitter.com/XxWMLRC0RW
— Saral Patel (@SaralPatel) October 3, 2021
Selon le Père jésuite Cédric Prakash, qui promeut les droits de l’homme et la liberté religieuse « la violence augmente » dans les régions au nord de l’Inde, et « les victimes sont toujours des minorités religieuses et des communautés marginalisées, comme les agriculteurs et les Dalits ».
John Dayal, journaliste catholique et ancien président de la All India Catholic Union, dénonce une « situation préoccupante », « alarmante ».
« La situation est préoccupante car des autorités politiques de haut niveau, telles que des ministres fédéraux et d’État, membres du Bharatiya Janata Party (BJP) au pouvoir, incitent ouvertement à la violence et apprennent aux gens à considérer les agriculteurs, les adivasis (tribus), les dalits et les minorités religieuses comme des ennemis de l’État. Il s’agit d’une situation alarmante qui menace l’État de droit, la démocratie, la liberté d’expression et la liberté de religion et de croyance. »
M.C.